Serge Blisko, Président de la Mission

interministérielle de vigilance

et de lutte contre les dérives sectaires

a remis ce jeudi 25 avril,

le rapport 2011-2012 de la MIVILUDES

au Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

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La mission a reçu 2 600 signalements de dérives douteuses entre la fin 2010 et 2012, soit une augmentation de 22 %.

Parmi ceux-ci, une centaine de signalements d’exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie. Les faux psychothérapeutes prolifèrent.

Dangereux, ils font perdre progressivement la liberté de pensée et poussent insidieusement l’individu à remettre en question sa stabilité affective, financière, physique.

Le phénomène sectaire ne saurait « être réduit à une escroquerie financière. Les exigences financières ne sont pas forcément exorbitantes. Est beaucoup plus inquiétante l’escroquerie intellectuelle : la volonté d’emprise mentale est toujours présente. Elle porte atteinte à la dignité de la personne », insiste Catherine Picard, Présidente de l’UNADFI Union Nationale des Associations pour la Défense des familles et de l’Individu victime de sectes.

Personnes âgées ou en fin de vie, les plus vulnérables

La proie, en confiance, dans une démarche qu’elle peut avoir initiée, se retrouve sous l’emprise d’un individu la poussant à effectuer des actes préjudiciables pour elle-même.

Serge Blisko, s’est dit « très heureux des travaux de la Commission d’enquête parlementaire du Sénat sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé. Les conclusions, rendues début avril, démontrent le foisonnement de pratiques étranges, non validées, parfois dangereuses, pouvant faire abandonner des traitements lourds et difficiles et aboutir à des pertes de chance ».

Le rapport insiste sur les personnes vulnérables particulièrement exposées aux dérives sectaires : les personnes en fin de vie ou en soins palliatifs, leurs accompagnants et les personnes âgées.

Ces dernières représentent un marché nouveau et en pleine expansion pour les groupes sectaires : aujourd’hui 2,5 millions de Français ont plus de 80 ans et ce nombre va tripler d’ici 2040.

Les personnes âgées, fragilisées par l’isolement, le deuil, la maladie, la dépendance, souvent des femmes sont démarchées par des individus ou associations qui s’insinuent dans leur univers. « Il faut les protéger ».

Celles hébergées dans des établissements sanitaires sont aussi à risque, que ce dernier provienne de l’établissement lui-même, de soignants, d’auxiliaires bénévoles, de visiteuses…

Une multitude de groupuscules

La MIVILUDES et les responsables d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux travaillent ensemble pour améliorer les signalements mais aussi pour mieux contrôler les formations professionnelles.

Le personnel soignant, notamment infirmier, confronté aux difficiles situations de fin de vie est la proie de sectes recrutant lors de formations à des techniques alternatives.

Le phénomène sectaire autrefois circoncis à de grands groupes, s’éparpille aujourd’hui en une multitude de groupuscules centrés sur leur gourou.

Derrière de pseudo-conseils thérapeutiques se cachent souvent de vrais prédateurs.

Avec Internet, plus besoin de faire de conférence pour recruter des victimes.

Les « dérives sectaires et Internet » représentent pour cette raison en 2013 l’objet d’un travail de réflexion de la MIVILUDES.

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