Jour après jour, nous sommes en butte aux problèmes de la vie. Il est tout à fait impossible d’être heureux 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Vous êtes heureux en cet instant même ? Merveilleux ! Mais cela ne garantit pas que vous le serez dans les heures qui suivent… Notre humeur n’est pas constante.

Il y a quelque temps, une recherche a soutenu la théorie établie du bonheur, à savoir que le bonheur des êtres humains, bien que souvent perturbé par les circonstances de la vie, est constant. Cette théorie a été contestée par Richard E. Lucas de l’Université d’État du Michigan et par l’Institut allemand de recherche économique (German Institute for Economic research). Selon leurs recherches, les événements de la vie comptent et ont un impact sur les niveaux de bonheur. Du coup, il nous faut nous adapter*.

Disons-le autrement : le bonheur ne peut être l’objet d’une garantie perpétuelle, d’une part, parce que notre humeur fluctue souvent, et, d’autre part, rappelons-le, à cause des événements de la vie qui nous touchent. De plus, nos désirs et nos besoins varient sans cesse, voire augmentent même avec le temps. Nous voulons une chose, mais l’instant d’après, nous soupirons après une autre… Bref, nous sommes d’éternels insatisfaits.

En plus de soupirer après telle ou telle chose, nous ne tolérons généralement aucun délai : il nous la faut sur-le-champ. Oh, ce chocolat dont nous avons soudain follement envie… Vite, nous nous en procurerons. Cependant, la satisfaction d’un désir peut constituer parfois un réel défi !

Les choses vont de mal en pis lorsqu’un désir ne correspond pas à un besoin réel. Nos désirs sont, en général, hors de notre portée, n’est-ce pas ? Par conséquent, celui qui tente d’obtenir ce qui n’est pas immédiatement accessible avance parfois en terrain miné.

Selon les théories de la motivation, nos désirs et nos besoins déterminent souvent notre caractère ou notre comportement. Par exemple, nous avons tendance à nous enliser dans notre chagrin chaque fois que nous n’obtenons pas ce que nous désirons ou ce dont nous avons besoin. Si nous avons une faible estime de nous-même, les sentiments d’indignité s’accentuent. En revanche, si l’on a une forte estime de soi, on essaie de comprendre ce qui ne va pas et de limiter les dégâts.

Des situations déroutantes provoquent diverses réactions. Pourtant de telles situations ne sont pas forcément mauvaises ; bien que difficiles, elles peuvent, au final, se transformer en expérience personnelle enrichissante. Lorsque nous y sommes confrontés, il faut donc se focaliser principalement sur la façon d’y faire face et ne pas se laisser piéger par l’inquiétude et l’anxiété.

Disons, par exemple, que nous soyons victime d’un vol ou d’un accident de la route. Nous essayons immédiatement d’en trouver la raison. Jovia, mon amie, se demande souvent pourquoi elle a toujours des ennuis. Pour lui permettre de voir la situation sous un autre angle, je lui ai un jour posé cette question : « Si cet incident fâcheux était arrivé à quelqu’un d’autre, cette personne l’aurait-elle mérité ? » Cette nouvelle perspective lui a permis de mieux cerner le problème. Chercher à résoudre la question du mérite n’apporte pas toujours une solution satisfaisante.

Dans notre tentative de comprendre pourquoi nous sommes victimes de certaines situations, il nous arrive de rejeter la responsabilité sur Dieu.

« C’est la volonté de Dieu » devient alors une plateforme sûre. En revanche, ceux qui ne croient pas en Dieu peuvent avoir tendance à blâmer quelque autre facteur – une personne ou une force imaginaire cherchant à s’ingérer dans leur vie. Les explications et les conspirations consument notre temps lorsque que nous cherchons à répondre à la question lancinante « Pourquoi moi ? »… Mieux vaut accepter ce qui se présente sur notre chemin – bon ou mauvais, joyeux ou triste – et poursuivre notre route.

UNE EXPÉRIENCE ENRICHISSANTE

Lors de mon dernier mois de stage dans une entreprise de médias, j’avais un jour perdu ma carte bancaire ainsi que mon code. J’ai immédiatement rapporté l’incident à la banque et fait opposition sur ma carte. Malheureusement, celui qui l’avait trouvée n’avait pas perdu de temps. Entre ma déclaration de perte et la mise en opposition, il avait retiré une coquette somme de mon compte. J’étais dévastée ! Cette perte financière était trop lourde à porter. Pourquoi cela m’était-il arrivé ? Qui devais-je blâmer ? Moi-même, parce que j’avais été négligente ? L’ordre public ? La nature cupide et coupable des êtres humains ? La négligence de la banque (elle aurait dû s’empresser de bloquer l’accès à mon compte !) ?

En fait, il était inutile de rejeter la faute sur les autres. Je suis retournée à la banque. Celle-ci m’a assuré qu’elle rembourserait la totalité de la somme volée, mais dans trois mois seulement.

Entre-temps, que devais-je faire ? C’était mon dernier mois de travail ; je n’avais aucune autre offre d’emploi. Comment allais-je survivre avec le peu d’argent qui me restait ? Mes pensées étaient confuses, je me sentais trahie. Dieu m’avait laissée tomber ! Pourquoi n’était-il pas intervenu ? Habituellement, je suis quelqu’un de reconnaissant même quand je suis bouleversée ; mais ce jour-là, j’étais tellement désabusée, totalement perdue ! N’ayant personne vers qui me tourner, je n’ai pu retenir mes larmes. Finalement, j’ai réussi à survivre, à vivre, et à attendre. Je me suis souvenue de la promesse divine : « Mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. » (Esaïe 40.31, LSG)

Trois mois plus tard, la banque avait crédité mon compte. Pleine de gratitude, j’ai remercié et loué Dieu d’avoir pris soin de moi. Cette expérience m’a donné une nouvelle dimension de ce qu’est la confiance en Dieu et la reconnaissance constante envers lui, en toutes circonstances. La question n’est pas de trouver une explication à ce qui nous arrive, mais plutôt d’adopter la bonne attitude pour tout appréhender au mieux. La réponse se trouve dans la confiance en Dieu et dans une vie de reconnaissance envers lui.

Sandra Janet Birungi enseigne à l’Université chrétienne à Mukono, en Ouganda

* Voir Current Directions in Psychological Science, avril 2007.