A celui qui ne fait point d’oeuvre,

mais qui croit en celui qui justifie l’impie,

sa foi lui est imputée à justice

(Romains 4 :5).

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C’est la seule façon par laquelle quiconque en ce monde peut être rendu juste : reconnaître d’abord qu’il est impie ; ensuite croire que Dieu justifie -reconnu comme juste- et qu’il est juste de la justice même de Dieu.

Dans ce monde tous sont impies. Impie signifie le contraire de « semblables à Dieu ». Et il est écrit : Tous ont péché et sont privés de la gloire [bonté, caractère] de Dieu (Romains 3 :23).

Celui donc qui admet qu’il a été, en quoi que ce soit, incapable de ressembler à Dieu, confesse ainsi qu’il est impie.

Mais la vérité est que tous, et en toute chose, sont destitués de la gloire de Dieu. Parce que tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul (Romains 3 :9-18).

En conséquence, puisqu’il n’y en a pas un seul sur terre qui ne soit pas impie, et puisque Dieu justifie l’impie, cela de part Dieu, la justification -justice, salut- rend la justification complète, gratuite et sûre pour toute âme sur la terre.

Tout ce que chacun à faire, de son côté, pour la rendre certaine, c’est de l’accepter, de croire que Dieu justifie réellement, personnellement, individuellement, celui qui est impie.

Aussi, pour étrange que cela puisse paraître pour beaucoup, la seule qualification et l’unique préparation pour la justification est que la personne reconnaisse son impiété.

Alors, possédant cette qualification, ayant fait cette préparation, tout ce qui est exigé d’elle afin d’obtenir la justification pleine, gratuite et sûre, est de croire que Dieu la justifie, elle l’impie.

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Pour beaucoup, il est facile de croire qu’ils sont impies, et de l’avouer ; mais croire que Dieu les justifie leur semble beaucoup trop.

Et l’unique raison pour laquelle ils ne peuvent pas croire que Dieu les justifie est qu’ils sont impies, tellement impies.

Si seulement ils pouvaient trouver quelque chose de bien en eux, ou s’ils pouvaient se ressaisir et s’améliorer, ils auraient peut-être du courage pour espérer que Dieu les justifierait.

Oui, ils se justifieraient eux-mêmes par les oeuvres ! et alors ils professeraient croire en la justification par la foi !

Mais ce ne serait rien d’autre qu’éliminer la base de la justification, car si quelqu’un peut trouver quelque chose de bien en lui, c’est qu’il l’a déjà et il n’a pas besoin de l’obtenir de l’extérieur. S’il peut se reprendre et mieux faire par lui-même, il n’a besoin d’aucune justification venant de l’extérieur.

C’est donc une contradiction de dire que je suis si impie que je ne vois pas comment le Seigneur peut me justifier. Si je ne suis pas impie alors je n’ai pas besoin d’être justifié : je le suis déjà. Il n’y a pas de milieu entre la piété et l’impiété.

Mais lorsqu’une personne se reconnaît si impie qu’elle ne voit pas le moindre motif d’espérer la justification, c’est alors précisément que la foi entre en jeu.

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La foi c’est dépendre uniquement de la parole de Dieu. Aussi longtemps que l’on a confiance en soi, aussi longtemps que l’on a une raison d’espérer pouvoir compter sur soi-même, il ne peut y avoir de foi : il n’y a pas de place pour elle, puisque la foi c’est dépendre uniquement de la parole.

Mais lorsque toute espérance de pouvoir dépendre de quelque chose nous appartenant ou qui se trouve en nous, et que l’on reconnaît cette impossibilité ; quand toute chose visible va à l’encontre de toute espérance de justification c’est alors que, reposant sur la promesse de Dieu, sur la parole seulement, espérant contre toute espérance, la foi rentre en jeu, et par la foi on obtient la justification pleine et gratuite aussi impie que l’on soit.

Car il est écrit : … A celui qui ne fait point d’oeuvres, mais qui croit en celui qui justifie l’impie, sa foi lui est imputée à justice… justice de Dieu par la foi en Jésus-Christ… C’est lui que Dieu a destiné… afin de montrer sa justice, parce qu’il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, au temps de sa patience.

Voilà ce que c’est qu’exercer la foi. Exercez-vous votre foi ?

Savoir comment exercer la foi, c’est la science de l’Évangile.