L’argent compte parmi les aspects

les plus importants de la vie du couple.

C’est pourquoi ceux qui veulent tendre

vers le foyer idéal doivent

planifier leur budget. 

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Le budget familial

Personne n’est assez naïf pour s’imaginer que l’on peut vivre « d’amour et d’eau fraîche ».

Mais  trop souvent, qu’il s’agisse d’argent, de nourriture ou de logement, on se dit : « Quand il y en a pour un, il y en a pour deux. »

Certes, un couple peut se loger pour le même prix qu’un célibataire, et l’entretien d’une voiture ne coûte pas plus cher pour deux personnes que pour une seule. Mais cela ne va guère plus loin.

Dans un ménage, chacun des époux mangera autant qu’avant d’être marié, et ses vêtements ne coûteront pas meilleur marché. Et puis, il faut s’attendre à un agrandissement de la famille. La naissance d’un ou plusieurs enfants risque de poser de sérieux problèmes financiers.

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L’argent compte parmi les aspects les plus importants de la vie du couple. C’est pourquoi ceux qui veulent tendre vers le foyer idéal doivent planifier leur budget.

Le romantisme a ses bons côtés, comme on dit, cela ne suffit pas à « faire boullir la marmite ». Même les hippies qui s’efforcent de vivre libres de toute contrainte doivent reconnaître que leur nourriture vient de quelque part et q’un repas pris « à l’oeil » a dû être payé d’une manière ou de l’autre par quelqu’un.

L’argent, ce n’est pas seulement les pièces et les billets que nous avons dans notre bourse. C’est aussi les articles nécessaires ou superflus qu’il permet d’acheter. Il représente concrètement le temps passé et les efforts déployés pour le gagner.

Dans ce sens, l’usage que nous en faisons est également un reflet de notre personnalité, de notre philosophie de la vie. Et en ce domaine, nous sommes tous différents les uns des autres. Aussi est-il tout à fait nécessaire que mari et femme discutent et décident ensemble de la manière dont ils entendent utiliser leurs revenus.

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Rares sont ceux qui disposent de capitaux si importants qu’ils peuvent les employer sans trop regarder à la dépense.

Même ces personnes relativement aisées réfléchissent à ce qu’elles pourraient faire si elles avaient de plus gros moyens. Et celui qui possède une fortune, mais dépense son argent sans compter, se retrouvera tôt ou tard sans un sou vaillant. D’ailleurs, les gens riches le sont bien souvent parce qu’ils ont su calculer, économiser et prévoir.

Certains n’arrivent pas à garder le moindre argent. Dès qu’ils en ont un peu, ils s’empressent de le dépenser. D’autres vivent chichement, au préjudice même de leur santé.

Il en est aussi pour lesquels dépenser de l’argent est un véritable stimulant psychologique ; c’est comme s’ils prenaient des pilules dynamisantes. Ces trois catégories de personnes ont manifestement des problèmes psychologiques qui devraient être résolus avant que le mariage puisse être envisagé.

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Beaucoup de gens n’ont tout simplement pas la tête à compter ; ils sont incapables d’établir et d’équilibrer un budget.

Ils sont peut-être compétents en d’autres domaines, mais ils ne savent pas modérer leurs dépenses.

Par ailleurs, nous avons tous nos préférences, nos goûts particuliers : telle femme s’intéressera davantage à la toilette qu’au mobilier de sa maison ; tel homme dépensera plus volontiers pour s’offrir une belle voiture que pour satisfaire les besoins de ses enfants.

Certains de nos désirs ne font de tord à personne ; d’autres, purement égoïstes, peuvent avoir des conséquences fâcheuses.

Dresser une liste est la première étape dans l’établissement d’un budget. Ce seul mot peut en effrayer plusieurs. Ce n’est pourtant pas si compliqué.

Dresser un budget veut dire simplement deux choses : inscrire d’abord les rentrées d’argent sur lesquelles le ménage peut compter, puis prévoir comment employer au mieux cet argent.

Selon le désir du couple, le budget sera plus ou moins détaillé, mais il doit en tout cas être satisfaisant pour chacun des deux partenaires.

Généralement, le budget porte sur un mois, puisque les salaires, les loyers, les relevés de compte, etc. sont le plus souvent mensuels. Mais certaines dépenses (impôts, équipements et fournitures scolaires, achats pour Noël, etc) portent sur l’année.

Une fois qu’on les a évalués, le total doit être divisé par 12. Le montant correspondant devra être mis de côté chaque mois.

Ainsi, le moment venu, on aura à sa disposition l’argent nécessaire. Même si le salaire est perçu toutes les semaines ou tous les quinze jours, il convient, pour établir un budget, de tabler sur le revenu mensuel.

Évidemment, quand les rentrées sont irrégulières, il est plus difficile de prévoir les recettes et les dépenses. Mais on peut alors évaluer les revenus futurs en faisant une moyenne d’après ceux qui ont été perçus au cours des douze mois précédents. Le fait que les époux ne peuvent compter sur un (ou deux) salaires fixe est une raison de plus pour essayer de prévoir un budget.

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Le budget : un moyen

L’utilité d’un budget est d’essayer de maintenir un équilibre entre les revenus et les dépenses. Ce n’est donc pas un but en soi, mais simplement un moyen permettant d’en atteindre un.

Selon le montant plus ou moins élevé des salaires, selon les dépenses à envisager (qui sont susceptibles de varier), les données du budget peuvent et doivent être modifiées de temps à autre.

De toute façon, un couple de jeunes mariés en changera certainement plusieurs fois la répartition jusqu’à ce qu’une formule satisfaisante soit trouvée.

Dans une certaine mesure, on n’arrive à employer son argent d’une manière intelligente qu’après quelques essais, quelques erreurs même. Mais – sans jeux de mots – on peut dire que le fait d’avoir établi un budget est à la longue une méthode payante. Il vaut donc la peine d’y consacrer du temps et de la réflexion.

Après avoir calculé le montant de leurs revenus, les époux devront se demander comment ils pourront les employer au mieux.

En l’occurrence, il s’agira surtout pour eux de définir une échelle de valeur : à quoi – ou à qui – faut-il donner la priorité ?

Dans les familles où la foi chrétienne est vraiment vécue, aucune hésitation n’est possible : Dieu doit être le premier servi.

Car c’est lui qui donne à chacun les forces et la santé requises pour gagner sa vie. Or, dans le domaine matériel et pécuniaire, Dieu a aussi un plan pour nous.

Le lecteur en sera peut-être surpris, cependant ceux qui l’ont mis en pratique en ont reconnu la sagesse et expérimenté les bienfaits.

C’est le principe de la dîme. Dieu demande que nous reconnaissions ses droits sur nous en lui restituant le dixième de nos revenus.

« Toute dîme de la terre, soit des récoltes de la terre, soit du fruit des arbres, appartient à l’Éternel ; c’est une chose consacrée à l’Éternel. » (Lévitique 27.30). Cette dîme doit servir à la diffusion de l’Évangile.

D’aucuns estiment ne pas pouvoir verser cette dîme, sous prétexte que leurs revenus sont insuffisants. En réalité, cette question ne relève pas de notre appréciation.

Puisque Dieu a des droits souverains sur nous et sur les biens qu’il nous confie, garder pour nous la totalité de ces biens équivaut à lui soustraire la part qui lui revient.

Des époux chrétiens conséquents reconnaîtront qu’ils peuvent disposer des neuf dixièmes de leurs revenus et ils restitueront à Dieu la dîme qui est sa propriété.

Réserver ainsi le dixième de nos revenus n’est pas aussi difficile, matériellement parlant, qu’il peut paraître : mieux vaut vivre sur les neuf dixièmes du salaire avec la bénédiction de Dieu que sur un plein salaire sans cette bénédiction.

A cet égard, des millions de croyants peuvent témoigner du bonheur et de la prospérité qui résultent d’une fidélité et d’une loyauté dans ce domaine.

Du reste, même d’un point de vue purement terre à terre, l’habitude de réserver la dîme à Dieu nous incite à utiliser avec plus de sérieux les neuf dixièmes restants.

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« Dieu premier servi », tel doit être notre mot d’ordre.

Nous et nos besoins légitimes viennent ensuite. Nous voulons parler ici des économies.

Une partie de notre argent est restitué à Dieu, une autre est versée au propriétaire de notre maison ou de notre appartement, une autre dépensée au magasin d’alimentation, à la boulangerie, au supermarché, etc. ; mais les économies que nous pouvons faire nous sont réservées personnellement.

Leur montant varie selon les circonstances, mais l’essentiel est d’adopter pour principe de mettre chaque mois quelque chose de côté, ne serait-ce que pour éviter de se laisser aller au gaspillage.

L’argent économisé devrait être déposé en lieu sûr, place de préférence sur un livret de Caisse d’Epargne ou dans une banque, là où il ne se dévaluera pas trop.

Le sentiment de sécurité que ces économies procurent est important pour la vie et le bonheur du foyer.

Certaines dépenses généralement prévisibles, telles que le loyer, l’alimentation, les vêtements, doivent figurer dans le budget.

Pour d’autres, on ne peut que faire des estimations, en s’inspirant de l’expérience d’amis placés dans la même situation que la nôtre. Mais le meilleur moyen est encore de faire un relevé de toutes nos dépenses, d’en établir la moyenne, afin de prévoir celles des mois à venir.

Pour celui qui a un compte en banque et règle habituellement par chèque, il sera plus facile de prendre note des dépenses.

D’autres préfèrent toucher leur salaire en argent liquide, après quoi ils répartissent cet argent dans différentes enveloppes correspondant chacune à une rubrique particulière.

Ainsi, quand arrive la facture d’électricité, il suffira de prendre dans l’enveloppe portant cette mention la somme approximative gardée en réserve.

Voici à titre indicatif une liste de rubriques à prévoir pour les dépenses familiales :
– Alimentation
– Eau, gaz, électricité
– Loyer
– Impôts
– Crédits
– Assurances (du logement, de la voiture, etc.)
– Ameublement, équipement et entretien
– Vêtements
– Voiture :essence et entretien
– Frais de transports
– Soins médicaux
– Frais scolaires
– Dons, bienfaisance
– Loisirs
– Argent de poche

Il se peut que vous n’utilisiez pas toutes ces rubriques. En revanche, vous pouvez en ajouter d’autres qui répondent à vos besoins. Certains réservent notamment une enveloppe spéciale pour les imprévus.

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Argent de poche pour les enfants

Ce dernier point est important. Tout être humain doit garder une certaine dignité et avoir le sentiment de sa valeur personnelle.

Or cela est bien difficile, voir impossible, quand on est obligé de demander l’argent pour le moindre achat, et par-dessus le marché, de rendre des comptes sur ce que l’on dépense.

C’est pourquoi les enfants eux-mêmes devraient recevoir régulièrement une certaine somme comme argent de poche, avec la liberté de l’employer – au moins dans une certaine mesure – à leur guise.

Les leçons les plus fructueuses sont celles que l’on apprend par expérience.

Bien sûr, cela entraîne nécessairement des erreurs, mais celles-ci sont parfois plus riches d’enseignements que les succès remportés.

Allouer périodiquement de l’argent de poche à l’enfant et le laisser l’employer à son gré est le meilleur moyen de lui apprendre la valeur de l’argent.

Naturellement, les parents auront à donner des conseils à leurs enfants dans ce domaine et à leur montrer l’exemple. Ils devront leur enseigner à verser la dîme et à économiser une partie de leur argent de poche. L’enfance est le meilleur moment pour cultiver de bonnes habitudes.

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Quelques suggestions

Que faire si vous vous apercevez que vous dépensez plus que vous ne gagnez ?

Vous avez deux solutions : augmenter vos revenus ou réduire vos dépenses.

La deuxième solution est sans doute plus facile que la première. Néanmoins, en cherchant bien, il vous sera peut-être possible d’accroître vos revenus.

Par exemple si vous allez seul au travail avec votre voiture, vous pouvez prendre une ou plusieurs personnes avec vous et leur demander une participation aux frais.

Vous pouvez aussi, à vos moments perdus, fabriquer des objets que vous pourrez vendre. Il vous est peut-être possible de trouver à placer vos économies à un taux d’intérêt plus élevé.

A moins que vous ne choisissiez de suivre des cours du soir, ou par correspondance, ou de vous recycler, ce qui vous permettrait d’obtenir un emploi mieux rétribué.

Pour réduire vos dépenses, vous avez de nombreux moyens à votre disposition. Vous pouvez éventuellement louer un appartement un peu plus petit que celui que vous habitez ou plus éloigné des grands centres urbains, là où les loyers sont plus abordables.

Peut-être parviendrez-vous à trouver une maison à la campagne ou en banlieue, avec un petit terrain sur lequel vous pourrez cultiver des légumes.

En réfléchissant, il se peut que vous vous aperceviez que vous avez acheté jusqu’ici des vêtements de qualité médiocre ; en y mettant un peu plus cher, vous aurez des habits qui durent bien plus longtemps.

Car, dans ce domaine, il en est comme des appareils ménagers : la qualité se paie. Mais elle est une garantie de solidité et de durée (donc d’économie), à condition, bien sûr, que l’on prenne le temps d’entretenir et de ranger soigneusement ses vêtements.

Cependant, si, en matière d’habillement, les plus grosse pièces (manteaux, imperméables, etc.) doivent être achetées dans le commerce, d’autres peuvent être confectionnées à la maison, surtout lorsque les enfants sont petits et les ressources de la famille modestes.

C’est l’occasion pour la mère de famille, si elle en a le temps, d’exploiter ses talents pour le tricot ou la couture : elle peut non seulement fabriquer, mais aussi, et surtout, raccommoder, allonger ou raccourcir, transformer des vêtements trop grands ou trop petits mais dont le tissu est encore en bon état, pour qu’ils servent à d’autres : tailler, par exemple, dans le tissu de l’une de ses robes démodées une nouvelle robe pour sa fillette ou une jupe, etc.

A cet effet, elle peut apprendre, dans les nombreux cours de coupe et de couture donnés un peu partout, au moins les techniques de base qui lui permettront de réaliser ces ouvrages.

Si l’investissement nécessaire à l’achat d’une machine à coudre est assez lourd au départ, il est finalement assez vite amorti, car les frais se réduisent alors aux fournitures de mercerie (tissu, boutons, élastiques, rubans).

Les vêtements que l’on fait soi-même coûtent généralement bien moins cher que ceux achetés en confection.

Enfin, contrairement à ce que l’on pense habituellement, il est possible de réaliser aussi des économies dans le domaine de l’alimentation, à condition de suivre le principe énoncé plus haut : la qualité avant tout.

Si elles faisaient un relevé de leurs dépenses, bien des familles seraient surprises de constater qu’un quart de leur « budget-nourriture » passe en pâtisseries, bonbons et autres sucreries, dont la valeur nutritive est plus que discutable.

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Quand il s’agit d’achats d’une certaine importance, trop de personnes ont recours au crédit. Dans bien des pays, ce genre de commerce se pratique sur une vaste échelle et joue un rôle considérable dans la vie économique, au point que beaucoup de commerçants n’auraient qu’à fermer boutique s’ils ne pouvaient plus ni acheter ni vendre à crédit.

Qu’on ne se méprenne pas : le crédit est accordé, avant tout, non dans l’intérêt du consommateur, mais dans celui du vendeur.

En fait, pour de nombreuses familles, la vente à crédit constitue un véritable piège. L’illusion de pouvoir obtenir aussi facilement quelque chose avec presque rien au départ peut, si l’on n’y prend garde, mener un foyer à la ruine.

Pourquoi ne pas faire un calcul pour savoir si l’on a intérêt à économiser de l’argent et à le placer, par exemple, dans une Caisse d’Epargne, jusqu’à ce que la somme nécessaire pour l’achat envisagé soit atteinte ?

On pourrait alors payer comptant, peut-être même à meilleur prix. Une fois que le processus est amorcé, il est alors rentable de devenir son propre organisme de crédit.

En évitant de payer des intérêts très lourds et des frais financiers, on peut augmenter son pouvoir d’achat de l’ordre de 15 à 20%, ce qui est fort appréciable.

En matière d’achat, la question est de savoir distinguer entre nos besoins et nos désirs, pour ne pas dire nos caprices ; puis d’apprendre à refréner, si ce n’est à renoncer, à certaines dépenses superflues.

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Établir un budget viable

Une fois que l’on a mis sur pied un budget bien construit, il faut s’y tenir.

Pour cela, le couple devra décider lequel des deux époux s’occupera des comptes. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas pour cette personne de dépenser à son gré l’argent du ménage, mais de relever sur un cahier ou un carnet toutes les recettes et toutes les dépenses de la famille.

Si aucun des deux partenaires n’a la responsabilité de « trésorier » du foyer, il est peu probable qu’un relevé des sommes perçues et dépensées soit jamais fait. De plus, si l’un et l’autre font indifféremment et sans concertation des dépenses pour la famille, il sera bien difficile de respecter le budget prévu.

La question peut évidemment se poser de savoir lequel des deux doit tenir la caisse commune. Logiquement, c’est celui qui sait le mieux calculer et gérer les comptes ; il devra également disposer du temps voulu pour cela.

Il vaut la peine de faire un relevé détaillé de toutes les dépenses. Cela permet non seulement de mieux assurer l’équilibre du budget, mais de repérer les dépenses inutiles.

Il convient de garder et de classer tous les reçus, les talons de chèques ou de mandats, les relevés de compte et les factures.

Ces papiers seront très utiles pour des remboursements et des déductions éventuelles, sur les impôts par exemple. Cela vous évitera bien des désagréments, s’il arrivait, par exemple, que vous soit réclamé le paiement d’une facture déjà réglée.

Dans un foyer idéal, chaque membre conscient de ses responsabilités doit contribuer au maintien du budget familial.

C’est pourquoi le père, la mère et les enfants en âge de comprendre devraient se réunir périodiquement et discuter ouvertement des finances de la famille ; à cette occasion, les besoins individuels ou communs ainsi que les souhaits de chacun peuvent être étudiés et appréciés.

Cependant, il faut éviter de donner aux enfants l’impression que l’argent est la préoccupation essentielle de la vie.

Un dernier conseil : ne relâchez jamais vos efforts pour sauvegarder l’équilibre du budget familial.

On est sans cesse tenté de faire des dépenses excessives, ou d’acheter à crédit.

On pense volontiers avoir suffisamment de sagesse pour se permettre de recourir occasionnellement à cette solution sans se faire piéger.

Mais n’oublions pas qu’en ce domaine des dangers nous guettent continuellement, tant sur le plan psychologiques qu’économique.

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