L’espérance, née de Dieu,

si frêle en apparence,

peut venir à bout de la force brutale,

et faire vaciller les géants.

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Les deux armées, rangées en ordre de bataille, se faisaient face.

De chaque côté de la vallée du Térébinthe, juchés sur les hauteurs, les soldats, nerveux, se préparaient à donner l’assaut. Soudain, d’un pas lourd et menaçant, un Philistin sortit de rangs…

Un frisson d’effroi s’empara du camp adverse. Tous les Israélites observaient la scène, angoissés. C’est à peine s’ils apercevaient le porteur de bouclier qui marchait devant le colosse.

Celui-ci, flatté par cet effet de panique, s’enhardit et tonna rageusement aux oreilles des hommes du roi Saül :

« Pourquoi vous êtes-vous mis en ordre de bataille ? Je suis un Philistin ; vous êtes les esclaves de Saül. Choisissez parmi vous un homme qui vienne me combattre. S’il peut me vaincre et me tuer, nous serons vos esclaves ; mais si c’est moi qui peux le vaincre et le tuer, c’est vous qui serez nos esclaves. Aujourd’hui, je lance un défi à votre armée, ajouta-t-il. Envoyez-moi donc un homme pour que nous nous battions.«  (1)

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Une armée paralysée par la peur

Le duelliste mesurait plus de trois mètres de haut, portait un casque et des jambières de bronze, ainsi qu’une cuirasse à écailles dont le poids avoisinait les soixante kilos !

Outre son épée surdimensionnée, il était armé d’une javelot de bronze qu’il portait en bandoulière et d’une lance terrifiante dont le fer pesait environ sept kilos.

En face de lui, l’armée d’Israël eu un mouvement de recul. L’affront dura une éternité : matin et soir, pendant quarante jours, le guerrier géant se présentait à nouveau devant ses adversaires et se gaussait copieusement de leur Dieu et de son impuissance à les tirer d’affaire.

Bien que son arrogance leur devînt quasi insupportable, les soldats israélites ne bougeaient pas : ils n’était pas un seul d’entre eux pour oser relever le défi du titan. L’homme qui se dressait contre le peuple de Dieu paraissait invincible. Il se nommait Goliath.

C’est alors qu’un individu se détacha des troupes de Saül et se dirigea impunément vers le Philistin. Il n’avait rien d’un combattant, bien au contraire.

S’il n’avait été suivi du regard par de milliers de soldats retenant leur souffle, on n’aurait vu qu’un berger qui passait son chemin.

Mais le jeune homme semblait décidé à se battre. Goliath, touché de plein fouet dans son orgueil, se mit à crier avec tout le mépris que lui inspirait cet écervelé :

« Me prends-tu pour un chien, toi qui viens contre moi avec des bâtons ? Maudit sois-tu, par tous les dieux des Philistins. Viens ici, que je donne ta chair en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages ! » (2)

Le jeune berger lui répondit sur un ton ferme, déclarant sans sourciller que le Dieu vivant qu’il servait allait mettre un terme à cette comédie blasphématoire.

Alors que Goliath, furieux, s’apprêtait à le transpercer, « celui-ci courut rapidement à la rencontre du Philistin, prit une pierre dans son sac, la lança avec sa fronde et l’atteignit en plein front. La pierre s’y enfonça et l’homme s’écroula, la face contre terre. » (3)

La chute du colosse souleva un nuage de poussière. La scène semblait irréelle. L’homme qui se croyait invincible était tombé, lourdement. Et maintenant, inerte, il gisait sur le sol.

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La foi, une chimère ?

Le portrait de Goliath n’a jamais manqué de fasciner petits et grands. Mais par-delà ses traits grotesques qui prêtent à sourire, Goliath a quelque chose d’essentiel à nous dire.

Ce géant vaniteux n’est qu’une triste caricature de ceux qui défient constamment la religion de Jésus.

Goliath, c’est l’homme qui se passe volontiers de Dieu pour « faire » sa vie, convaincu de s’être créé tout seul et de n’avoir de comptes à rendre à personne. Goliath, c’est l’homme « fort », « imbattable », celui qui considère le christianisme comme une chimère et les chrétiens comme des « faibles ».

Goliath, finalement, c’est l’homme qui méprise de toute sa hauteur ces quelques « illuminés » qui continuent d’espérer.

Pourtant, un jour, il pourrait s’effondrer et avec lui toutes ses certitudes.

Un échec cuisant, un choc, une épreuve de la vie ou une rencontre inattendue ébranleront son arrogante assurance.

Des vestiges de sa vanité pourrait surgir Dieu et la force brutale céder la place à l’espérance.

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(1) 1 Samuel 17.8-10, Bible en français courant.
(2) 1 Samuel 17.43,44, idem
(3) 1 Samuel 17.48,49, idem