Le désert,
un lieu bien étrange où tout devient possible |
.
Le désert…
Ce terme se retrouve assez souvent dans la bible et a acquis une sorte de valeur symbolique.
C’est même un symbole plutôt ambivalent :
Une connotation négative
Jérémie 2.31 : Dieu regrette que le peuple le compare au désert, en fait quelque chose ou quelqu’un qui n’a rien à offrir, dont on ne peut rien attendre.
Proverbes 21.19 est plutôt négatif envers le désert et même assez ironique : « Mieux vaut habiter dans un pays désert qu’avec une femme querelleuse et contrariante… »
Une connotation positive
Osée 2.16 : On a l’impression que le désert est un lieu où des choses qui ailleurs étaient très difficiles, deviennent possibles. Dieu parle du désert comme d’un lieu où peut sortir quelque chose de positif.
Des périodes désertiques importantes
Après sa fuite en Egypte, Moïse passe 40 ans dans le désert. C’est là qu’il sera formé pour devenir le grand leader qu’il est devenu.
Le peuple d’Israël erre pendant 40 ans dans le désert du Sinaï avant d’être prêt à commencer une nouvelle vie dans le Pays Promis. C’est aussi là qu’il reçoit les Dix Paroles.
Après les grands événements du mont Carmel (1 Rois 18 – confrontation avec les prêtres de Baal et Jézabel), Elie s’enfuit à la limite du désert. Dieu le fait d’ailleurs pénétrer dans le désert pendant 40 jours. Là, lors d’une rencontre, il retrouve la force et le courage de repartir.
Avant de véritablement commencer son ministère, Jésus passe 40 jours dans le désert pour réfléchir à sa mission.
Impressionnant…
Toute personne qui est déjà allée dans le désert sait à quel point c’est un lieu spécial, qui impressionne et qui ne laisse pas indifférent : le silence, le vide, l’immensité, le ciel étoilé la nuit, l’intense joie de rencontrer quelqu’un, l’importance d’à chaque fois plier sa tente pour poursuivre sa route de sources en oasis, l’importance de la véritable hospitalité et générosité…
Etonnant…
En plus de cela s’ajoute dans la langue hébraïque, un jeu de mot très intéressant…
Désert = ‘MiDeBaR’ מדנר
• On y retrouve le mot DaBaR qui signifie ‘parole, action, événement’. Ce mot est utilisé pour la première fois par Dieu lorsqu’Il invite Noé à sortir de l’arche pour bâtir un nouveau monde.
C’est aussi le mot désignant les Dix Commandements (littéralement les « Dix Paroles ») : les conseils de Dieu pour qu’une fois en Canaan (après une longue période de désert), le peuple puisse produire quelque chose de bien et de fructueux.
• ‘Mi’ = sans (particule privative). C’est donc un lieu de silence sans parole. C’est compréhensible. Mais lorsque l’on prononce ces mêmes consonnes de bases מדנר avec d’autres voyelles comme dans MeDeBaR, elles signifient alors ‘parler’ ! Etrange… Un lieu sans parole avec pourtant une consonance de paroles. Peut-être une invitation à étouffer nos propres mots, à faire taire notre voix pour laisser place à LA Parole.
La ‘DaBaR’ par laquelle Dieu invite l’homme à œuvrer à un monde meilleur.
• MiDeBaR = Dabar + la lettre hébraïque M. En Hébreu, cette lettre a une valeur numérique de … vous l’avez deviné… 40 ! Relisez les quelques paragraphes qui précèdent ! 40 ans, 40 jours…
• La lettre M (MeM) a également une signification propre : l’eau.
On peut encore voir que le dessus de la lettre (qui auparavant était un pictogramme) peut rappeler les vagues. Dans le désert, l’eau manque. Pour vivre, on a besoin d’eau. Se pourrait-il que la Thora, cette PAROLE qui résonne dans le désert soit, lorsqu’elle est bien comprise, une source de fraîcheur comme une eau qui abreuve les terres stériles ?
Esaïe 35.1, 2, 4-7 est un des nombreux très beaux textes qui parlent du rêve de Dieu : un désert qui refleurit !
Une oasis dans le désert :
rafraîchissante et bienfaisante
En Hébreu, la lettre MEM est aussi la seule à être un palindrome (un mot qui se lit aussi bien de gauche à droite que de droite à gauche, une sorte de miroir…). Autrefois, les gens n’avaient pas de miroir. Ce n’est que dans l’eau qu’ils pouvaient voir leur propre image. Hasard ou pas, la lettre Mem signifie aussi introspection : être silencieux, rentrer en soi et se poser des questions !
Dites à ceux dont le cœur palpite : Soyez forts, n’ayez pas peur : il est là, votre Dieu ! (…) Alors les yeux des aveugles seront dessillés, les oreilles des sourds s’ouvriront; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet poussera des cris de joie.
Car de l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans la plaine aride. Le lieu torride se changera en étang et la terre de la soif en fontaines; dans le domaine où se couchaient les chacals, il y aura place pour les roseaux et les joncs. – Esaïe 35.4-7
Séjourner dans un petit coin de désert…
Le désert… se rendre compte que les choses peuvent être différentes, doivent être différentes !
Notre monde, notre société, notre église, notre famille ne devraient pas être un désert (stérile, aux relations distantes ou ennemies) mais de temps à autre, il est bien de séjourner dans un coin de désert afin de laisser retentir la PAROLE, de l’écouter afin que notre pays (notre monde, notre société, notre église, notre famille) (re)devienne rafraîchissant…