L’idée que Dieu nous aime est une des

propositions fondamentales

de la spiritualité chrétienne.

On la retrouve, sous une

forme ou sous une autre,

partout et toujours dans

le discours religieux.

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On comprend par cette idée que Dieu dispose d’attitudes bienveillantes à notre égard : il s’intéresse à nous, il nous accompagne dans notre vie, nous aide et nous soutient, nous pardonne nos erreurs et ainsi de suite.

Dieu emprunte alors la figure du père ou, pour certains, de la mère aimante qui prend soin de ses enfants.
En adoptant cette conception, j’attribue à Dieu certaines caractéristiques humaines, notamment la capacité d’aimer.

Je risque ainsi de ramener Dieu à notre dimension alors que je le sais «Tout Autre», insaisissable, sans limite.

Seule une bonne dose d’humilité me permettra d’accepter ce paradoxe. En effet, si je veux échanger avec d’autres personnes les idées que m’inspire la présence de Dieu dans ma vie, il faut bien que j’emploie les concepts et les mots qui sont à ma disposition, quitte à déformer la réalité dont je veux parler.
Mais il existe une autre façon de parler de Dieu et de son amour. Elle nous vient principalement de l’évangile de Jean qui affirme : « Dieu est amour ».

En d’autres mots, l’amour est la nature même de Dieu. Cette conception de Dieu transforme la relation que nous avons avec lui.

 

Pour bien saisir la portée de cette idée, je vous propose un petit exercice.

Reconnaissons d’abord que le verbe « être » dans la proposition « Dieu est amour » est une marque d’équivalence. On peut donc logiquement inverser les deux termes et dire sans modifier le sens « L’amour est Dieu ».

Vous saisissez la signification bouleversante de cette proposition ?

L’amour que j’ai dans mon cœur, c’est Dieu ! L’affection que je ressens pour la compagne de ma vie, c’est Dieu ! L’attachement que j’éprouve à l’égard de mon enfant, c’est Dieu ! La tendresse qui m’incite à prendre un bébé dans mes bras, c’est Dieu ! La bienveillance qui me fait sourire à un étranger, c’est Dieu !

Dieu habite en moi et en vous sous forme d’amour, de bonté, de sollicitude, de pardon.

« Là où sont la charité et l’amour, Dieu est présent ».

De cette façon de voir les choses, il résulte pour moi un privilège en même temps qu’une responsabilité : à toutes les fois que je pose un geste ou que je dis une parole qui fait du bien à quelqu’un, je fais advenir Dieu, je réalise Dieu.

Dieu peut se rendre présent au monde par et à travers nos gestes d’amour.

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