Le monde croule sous les montagnes de dettes
et personne ne sait qui va les rembourser.
Christine Lagarde restera peut-être dans l’histoire comme
la directrice du FMI qui aura eu le courage de dénoncer la montagne
de dettes publiques qui menace d’étouffer l’économie mondiale.
Mais le FMI n’a pas pour autant trouver de remèdes miracles.
La situation est donc extrêmement fragile. L’équilibre du monde repose sur la confiance entre des préteurs nombreux et des emprunteurs gourmands. Les premiers qui sont plus âgés font confiance aux seconds plus jeunes pour être remboursés un jour.
Il y a donc dans ces débats une dimension ou un conflit entre générations. Plus que social. Rien ne dit que les jeunes accepteront de payer la dette de leurs parents. Ils auraient même intérêt à refuser l’héritage.
Et bien le fait nouveau que vient de dévoiler le FMI, c’est que ce contrat de confiance risque d’être rompu.
Les Etats sont tellement endettés qu’ils ne réussiront jamais à dégager de quoi rembourser leurs créanciers. On a cru pendant des années que les politiques d’austérité permettraient de dégager des marges et de faire repartir l’économie, on s’aperçoit avec la Grèce qu’à partir de 150/200 % de PIB, l’endettement écrase littéralement le pays.
Un pays a donc le choix entre la mort lente : il s’éteint à petit feu ; ou la mort rapide : il décide de se mettre en faillite mais les interconnections sont telles que les effets sont porteurs d’un risque systémique.
Pour le FMI et pour l’ensemble des acteurs occidentaux, il n y a que deux solutions.
Une solution violente qui revient à annuler les dettes mais dans ce cas-là , le pays endetté se retrouvent au ban de la société, avec la ruine et la misère.
Une solution plus négociée qui revient à alléger le fardeau par la restructuration de la dette. On en annule une partie et on accroit la maturité du reste. Cela revient à partager l’effort. Le pays endetté doit donner des garanties de redressement compatible avec son équilibre social. Les pays créanciers doivent accepter de perdre ou de faire perdre à leurs emparant une partie de leur avoir. L’épargne perdue se transforme de facto en impôt forcé.
C’est exactement ce que le FMI et les grands organismes internationaux préparent actuellement pour l’appliquer au monde entier, en espérant que les démocraties politiques acceptent, parce que le jeu démocratique l’exige, ce qui n’est pas qu’une formalité.
La Grèce va passer après cette année un SAP de chefs d’entreprise. Ce genre de procédure. La Grèce sous l’égide du FMI pourrait être le premier pays à expérimenter une méthode de désendettement progressif avec l’aide des Occidentaux. Le modèle n’est parfait pour personne. Mais c’est peut-être pour le seul qu’il faudra accepter d’en payer le prix pour que la démocratie survive.
Cela passe pendant des années, et un jour ça casse. Cela a cassé en 1929, ça a cassé en l’an 2000 après la bulle technologique. Cela a cassé en 2008 après la bulle immobilière des subprimes, ça pourrait casser quand cette bulle de dettes va exploser, parce qu’’elle explosera quand ceux qui ont prêté de l’argent ne le supporteront plus.
Cette montagne de dettes publiques pose deux séries de questions basiques.
1ere série de questions, à quoi servent ces dettes publiques ? En général, elles sont contractées par les Etats pour maintenir un niveau de dépenses publiques et permettre à la population de vivre au-dessus de ses moyens.
Un Etat peut aussi faire des dettes pour s’équiper, ce qui est légitime. Mais on est là dans le keynésianisme le plus caricatural, qui ne marche plus dans un univers mondialisé ouvert.
Ces dettes publiques servent aussi à sauver des acteurs privés. Quand les banques ont trop prêté et pris trop de risques, l’Etat se substitue à elles pour les alléger et leur permettre de rester en équilibre. C’est ce qui s’est passé en octobre 2008 après la faillite de Lehman Brothers, quand on s’est aperçu que toutes les banques dans le monde entier étaient contaminées. C’est aussi ce qui s’est passé en 2010 et 2012 en Grèce.
Les Etats européens, la commission, la BCE et le FMI sont arrivés en courant pour aider la Grèce à rembourser les banques privées. On peut polémiquer à outrance sur le tour de passe-passe qui consiste à transférer des dettes privées en des dettes publiques ; mais que n’aurait-on dit si la Société Générale ou le Crédit Agricole, la Deutsche Bank ou la Dresdner s’étaient retrouvées en difficulté a cause d’un défaut de paiement de la Grèce. On a permis à la Grèce d’honorer ses engagements.
Le problème maintenant est qu’il faut re-préter de l’argent à la Grèce (le 3ème plan d’aide) pour que la Grèce puisse rembourser Bruxelles, la BCE et le FMI. Le jeu est grotesque.
La 2ème question est de savoir qui prête à qui ? Quand la Grèce, la Lituanie, la France ou l’Etat japonais s’endettent, ils s’endettent auprès de qui ? Et biens ils s’endettent auprès du marché, c’est-à-dire auprès des épargnants. C’est pour cette raison que vouloir déclarer la guerre aux marchés relevait de la pure maladie populiste. Les épargnants occidentaux veulent préparer leurs retraites, ils placent leur argent en toute sécurité (c’est ce qu’ils croient). Les Français utilisent un produit vedette qui est l’assurance-vie. Mais l’assurance-vie sert principalement à financer l’Etat français. Le Japonais est très épargnant mais son gouvernement est très emprunteur. Le Chinois travaille mais ne consomme pas, donc il épargne et place son argent dans des fonds qui vont s’investir en Occident. etc.etc.
Par conséquent, il faut savoir que chaque fois qu’un Etat emprunte un euro sur le marché, il y a un acteur économique qui lui prête cet euro… Et qui espère bien le retrouver un jour.
La situation est donc extrêmement fragile. L’équilibre du monde repose sur la confiance entre des préteurs nombreux et des emprunteurs gourmands. Les premiers qui sont plus âgés font confiance aux seconds plus jeunes pour être remboursés un jour.
Il y a donc dans ces débats une dimension ou un conflit entre générations. Plus que social. Rien ne dit que les jeunes accepteront de payer la dette de leurs parents. Ils auraient même intérêt à refuser l’héritage.
Et bien le fait nouveau que vient de dévoiler le FMI, c’est que ce contrat de confiance risque d’être rompu.
Les Etats sont tellement endettés qu’ils ne réussiront jamais à dégager de quoi rembourser leurs créanciers. On a cru pendant des années que les politiques d’austérité permettraient de dégager des marges et de faire repartir l’économie, on s’aperçoit avec la Grèce qu’à partir de 150/200 % de PIB, l’endettement écrase littéralement le pays.
Un pays a donc le choix entre la mort lente : il s’éteint à petit feu ; ou la mort rapide : il décide de se mettre en faillite mais les interconnections sont telles que les effets sont porteurs d’un risque systémique.
Pour le FMI et pour l’ensemble des acteurs occidentaux, il n y a que deux solutions.
Une solution violente qui revient à annuler les dettes mais dans ce cas-là , le pays endetté se retrouvent au ban de la société, avec la ruine et la misère.
Une solution plus négociée qui revient à alléger le fardeau par la restructuration de la dette. On en annule une partie et on accroit la maturité du reste. Cela revient à partager l’effort. Le pays endetté doit donner des garanties de redressement compatible avec son équilibre social. Les pays créanciers doivent accepter de perdre ou de faire perdre à leurs emparant une partie de leur avoir. L’épargne perdue se transforme de facto en impôt forcé.
C’est exactement ce que le FMI et les grands organismes internationaux préparent actuellement pour l’appliquer au monde entier, en espérant que les démocraties politiques acceptent, parce que le jeu démocratique l’exige, ce qui n’est pas qu’une formalité.
La Grèce va passer après cette année un SAP de chefs d’entreprise. Ce genre de procédure. La Grèce sous l’égide du FMI pourrait être le premier pays à expérimenter une méthode de désendettement progressif avec l’aide des Occidentaux. Le modèle n’est parfait pour personne. Mais c’est peut-être pour le seul qu’il faudra accepter d’en payer le prix pour que la démocratie survive.