Cachés pendant 2000 ans dans des grottes en surplomb de la mer Morte, les manuscrits de Qumran constituent l’une des plus incroyables découvertes archéologiques du XXe siècle : des textes bibliques datant du IIIe siècle avant J.-C. au Ie siècle après J.-C.
Cette année marque les 70 ans de leur dévoilement qui depuis, a livré un nouveau regard sur le monde juif de cette époque.
L’existence des rouleaux de la mer Morte est mise à jour au printemps 1947, lorsqu’un Bédouin de la tribu des Ta’amireh perd une de ses chèvres en faisant paître son troupeau autour de Qumran, alors en territoire jordanien. L’ayant cherchée en vain à flanc de falaise, le berger aperçoit l’entrée d’une grotte…. Vu que le lieu semble difficile d’accès, il revient le lendemain pour l’explorer avec un cousin.Dans la caverne exiguë, le chevrier découvre huit jarres et les restes éparpillés de nombreuses autres. Et dans l’une d’elles : trois rouleaux de cuir écrits à la main vieux de plusieurs siècles.
Quelques mois plus tard, les fragments sont présentés à l’archéologue Eléazar Soukenik, professeur à l’Université hébraïque de Jérusalem. Il les expertise et se presse de tout acheter. Et pour cause : ces manuscrits sont des textes bibliques datant de presque deux mille ans !
Par la suite, une collection de près d’un millier de parchemins (peau d’animal) ou de papyrus (fibres végétales) principalement en hébreu, mais aussi en araméen et en grec parmi lesquels figurent de nombreux livres de la Bible hébraïque, est ainsi rassemblée entre 1947 et 1956.
En fait, la découverte n’a rien d’étonnant ou de hasardeux. En effet, depuis le XIXe siècle, les Bédouins exploraient la région pour trouver des vestiges archéologiques car ils savaient que les Occidentaux étaient à la recherche d’antiquités, notamment bibliques.
D’ailleurs, les archéologues ont longtemps supposé que Qumran se situait sur l’emplacement de la fameuse ancienne ville de Gomorrhe. En tout cas, la région s’avérait « un no man’s land’’, un lieu où personne n’allait parce que déconsidéré et trop chaud. Ce n’est qu’après 1967 que la zone passe sous autorité israélienne.